Le Sabbat exalte plus que tout autre chose les liens de loyauté et de fraternité. La secte a donc établi de nombreux rites pour renforcer la solidarité des meutes et la cohésion de ses membres. Tout le monde observe les mêmes Auctoritas ritae, alors que les Ignobilis ritae varient grandement au sein des meutes.

Les meutes observent les Auctoritas ritae à des moments précis : lors de l’arrivée d’un nouveau membre, d’un esbat (assemblée du Sabbat) ou de la préparation à un combat. À l’inverse, c’est au prêtre de meute de décider quand les Ignobilis ritae doivent avoir lieu. Certaines meutes pratiquent des rites pour accueillir ou pour se séparer de l’un de leurs membres, pour se nourrir, ou pour une diablerie. Tout événement d’importance peut être associé à un rite pour une meute.

Système : les rites peuvent être menés par n’importe qui, en théorie. Leurs effets en termes de jeu ne se produisent que lorsqu’ils sont menés par un vampire qui possède l’historique Rites (Il ne suffit pas de mélanger de la vitae dans une coupe pour faire une Vaulderie, rite décrit ci-dessous).

La praxis du Serpent de la Lumière

Originaire d'Haïti, le groupe qui dirige les Auctoritas ritae lors des réunions du Sabbat les effectue en invoquant des Loas, les esprits de la religion vaudou, tout en leur faisant des offrandes de sang humain et des sacrifices pouvant aller jusqu'à la destruction d'une tronche de pelle prévue exprès pour les grandes occasions.

Les ordres du jour sont traités au plus vite par Acenath et les conflits réglés très vite par la monomachie, puis viennent les jeux du Sabbat pendant que les Ductus et les Prêtres arrangent leurs petites affaires entre eux. C'est quand il a conclut suffisamment de pacte qu'Acenath dirige le rituel de Festin de Sang : le sang consommé durant ces rites est très souvent empreint d'alcool et de drogues afin de mener à un état transcendantal.

Les rituels sont menés aux sous-sols du Crocker Art Museum qui dispose d'une réserve de matériel ésotérique insoupçonné ainsi que d'évacuations directes très efficaces et discrètes dans le fleuve adjacent. Le conservateur et le concierge sont à la fois endoctrinés et soumis à une très forte addiction quelconque (ce qui revient au même pour les sétites).

La Vaulderie

Les vampires du Sabbat prennent leurs luttes nocturnes très à cœur. C’est si sérieux que la secte ne tolère aucune dissension dans ses rangs. De la toute dernière recrue au caïnite le plus exalté, elle s’assure de la loyauté de tous grâce à un rite de sang connu sous le nom de Vaulderie. Elle est similaire à un lien du sang, mais diffère dans ses intentions et fonctions. Les membres du Sabbat ne se laissent jamais lier par le sang de plein gré, car ils savent que ces liens sont des outils des anciens pour asservir leurs infants. En revanche, les vampires du Sabbat s’adonnent à la Vaulderie, qui lie ensemble tous les membres d’une meute. Ce geste renouvelle leur attachement à la grande cause de la secte.

Ceux qui ignorent les détails de la Vaulderie pensent qu’il ne s’agit que de mélanger la vitae des vampires dans un calice puis d’y boire. En réalité, cet acte est bien plus mystique. Pour commencer le rituel, le prêtre prend un outil réservé aux Vaulderies et se coupe le poignet. L’outil rituel peut être un couteau, un rasoir en argent ou un poinçon. Pour que le rite prenne toute sa gravité, de nombreuses meutes utilisent des tranchoirs rituels décorés de spirales ou de gouttes de sang. Le prêtre laisse alors son sang couler dans le calice et fait passer l’outil à chaque membre présent. Tous font de même, se coupent et laissent s’écouler le sang dans le calice. Ce dernier refait alors un tour de mains en mains alors que le prêtre récite une incantation, faisant de la Vaulderie un terrible sacrement, pendant que chaque membre boit une gorgée de vitae.

La Vaulderie peut avoir lieu à tout moment : avant les assauts, durant les réunions importantes, lors de l’initiation ou de la création d’un nouveau membre. Ce rituel est certainement le rite fondateur de la secte et il est traité avec une grande révérence.

Le résultat de cette cérémonie est connu sous le nom de Vinculum ou lien de sang. Ces liens rapprochent les membres de la meute et engendrent une loyauté mutuelle, en plus de renforcer leur moral. Cependant, du fait de la nature mystique de la Vaulderie, le Vinculum est imparfait. Ce qu’un membre de la meute ressent pour un autre peut être bien pâle en comparaison de ce qu’il ressent envers un troisième. Les niveaux de Vinculum peuvent changer dès qu’une Vaulderie est célébrée.

Sans la loyauté et la cohésion créées par le rite, le Sabbat s’effondrerait probablement sous son propre poids, et le chaos et l’anarchie inhérents à la secte éroderaient son peu d’organisation. Ceux qui refusent la Vaulderie ou s’y opposent sont mal perçus. Ceux qui ne la partagent pas au moins une fois par mois avec leurs camarades de meute sont, au mieux, frappés d’ostracisme. Au pire, ils serviront de calices lors d’un Festin de Sang ou seront détruits immédiatement.

Système : la première fois qu’un membre participe à une Vaulderie (ou durant la création d’un personnage du Sabbat),

lancez un dé pour chaque vampire dont la vitae est mélangée à celle des autres.

Le résultat indique le niveau du Vinculum que ressent le personnage envers l’individu dont il ingère le sang. Consultez le tableau des effets. À chaque fois qu’un nouveau membre participe à la Vaulderie, chaque joueur doit lancer un dé et noter le niveau de Vinculum ressenti envers ce personnage. Quand une meute renouvelle la Vaulderie, chaque joueur doit lancer un dé pour chacun de ses Vinculi. Si le résultat est plus grand que le Vinculum actuel, augmentez le niveau d’un point (avec un maximum de 10). Si le résultat est un « 1 », abaissez le niveau du Vinculum de un (avec un minimum de 1).

Ces sentiments sont artificiels, comme les émotions engendrées par un lien de sang : ils sont créés par l’absorption de sang. Il est tout à fait possible qu’un personnage haïsse quelqu’un pour qui il risquerait sa non-vie, mais il est également possible d’aimer intensément quelqu’un envers qui le Vinculum a peu d’effets. Les joueurs devraient explorer, par l’interprétation, toute l’étendue des possibilités au sein de leur meute.

Parfois, un personnage peut être perturbé et ne pas savoir comment donner suite à son Vinculum envers un autre vampire. Dans ce cas, le joueur doit décider du camp que son personnage favoriserait sans le Vinculum. Il lance alors, pour chaque parti, un nombre de dés égal a son niveau en Vinculum. La difficulté est de 5 (pour le parti favorisé s’il n’y avait pas le Vinculum) et de 7 (pour l’autre camp). Celui qui obtient le plus grand nombre de réussites gagne l’aide du personnage. Telle est la manière des damnés et du Vinculum. Un personnage peut parfois faire de mauvais choix en suivant ses émotions. Les conteurs devraient recourir judicieusement aux tests de Vinculum et uniquement dans des cas significatifs ; trop se reposer sur le Vinculum retire toute liberté de pensée aux personnages, ce qui peut agacer les joueurs.

La Vaulderie peut également amenuiser des liens de sang préexistants. De nombreuses Vaulderies peuvent être nécessaires, mais tôt ou tard, le sang de la meute vaincra tout sauf la vitae la plus puissante. Un vampire qui souhaite briser un lien de sang par la Vaulderie ne doit pas avoir plus d’1 point de sang dans sa réserve. Il doit également ingérer 6 points de sang lors de la Vaulderie. L’ancien lien de sang disparaît alors rapidement, pour être remplacé par le Vinculum dû à ceux dont le sang a été ingéré. Un damné qui souhaite remplacer une Vaulderie par un lien de sang sera déçu. À moins que le sang ne soit très puissant, le Vinculum ne s’efface pas aussi facilement. Contrairement aux liens de sang normaux, le Vinculum ne s’amenuise pas avec le temps et l’un d’eux obtenu après une Vaulderie datant de plusieurs siècles est toujours aussi fort que la première nuit. En fait, de nombreux anciens du Sabbat possèdent de vastes réseaux de Vinculi qui les relient à des membres de la secte disséminés à travers le monde.